Naissance des premiers arcs

Les premiers arcs et les premières flèches attestés comme tels en Europe proviennent des tourbières de Stellmoor en Allemagne. Une centaine de flèches et deux fragments d’arcs furent découverts par l’archéologue Allemand Alfred Rust dans les années 1930 et daté du 9ième millénaire av. J.-C.. Malheureusement, ce trésor à disparu lors du bombardement de Berlin à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Le contexte culturel Ahrensbourgien dans lequel a été retrouvé ce matériel, date du 12ième millénaire av. J.-C. et perdure jusqu’au 9ième millénaire av. J.-C.
Ces chasseurs à l’arc du tardiglaciaire évoluant sous ces latitudes du nord de l’Allemagne subissaient la rigueur climatique du Dryas récent, dernière phase glaciaire, et survivaient grâce aux nombreux rennes qu’ils abattaient en masse comme le suggère les ossements retrouvés (Thévenin 2008).
Leurs arcs et leurs flèches sont en pin sylvestre (Pinus sylvestris) qui semble le bois le plus employé. Cette essence est caractéristique de l’ère glaciaire et supporte les froids extrêmes. Elle est sans doute très recherchée à cette époque, autant pour les propulseurs et les sagaies que pour les arcs et les flèches.
Il est possible que la qualité de ce bois ne soit plus la même aujourd’hui. En effet, le bois tendre et de faible densité de cet arbre ne suggère guère son emploi en archerie (Cattelain 2004). Les variétés de pin sylvestre sont nombreuses et diversifiées au regard des essences actuelles réparties du sud de l’Europe jusqu’au cercle polaire. C’est sans doute en Sibérie et dans le nord de la Scandinavie que les meilleurs pins aptes à la fabrication d’armes de chasse et donc de facs similés, dans un cadre expérimental, peuvent permettre, peut être, de se rapprocher de la réalité.