Arcs en bois de coeur

Arcs en coeur de robinier, les plus clairs sont récents. Les arcs sombres ont 10 ou 15 ans.

Quelles essences pour un arc en bois de coeur ?

L’if

L’utilisation de l’if (taxus Baccata) pour les arcs est caractéristique du néolithique. Son utilisation devient exclusive en Europe occidentale et centrale. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour l’utiliser ?

Tout d’abord l’if semble absent des forêts du Boréal. L’if n’est devenu disponible qu’à partir de la phase climatique Atlantique au 4e millénaire (Cattelain 2004).
L’extrême lenteur de la croissance de l’if (en moyenne 1 siècle pour un tronc de 10 cm).
L’if est un bois comportant de nombreux défauts, le choix draconien de l’arbre ou de la branche à couper implique en général une colonie d’ifs importante.

L’if destiné à l’archerie ancienne deviens rare aujourd’hui, Il est plus utilisé pour le lamellé moderne qu’en selfbow complexe à concevoir.

 

Le robinier

Le robinier est une essence importée des Etats unis au 17ème siècle en France. Son utilisation comme bois d’arc est largement attestée chez les Cherokees, dans les états du sud-est comme la Virginie, la Géorgie d’où cet arbre est originaire.
Ce bois très dur et inaltérable donne d’excellents résultats au niveau de la performance au tir mais également dans des conditions d’humidité importante.
C’est l’arc de chasse idéal.

D’autres essences sont adaptées aux arcs en bois de coeur, telles que l’osage,…

Meare Heath

C’est en 1961 dans des tourbières du Somerset en Angleterre qu’un fragment d’arc en if évalué à plus de 190 cm de long et de plus de 6 cm de large a été découvert. Il est daté de 2800 av. J.C.
Son apparence diffère beaucoup des autres arcs en if du néolithique qui sont plus fins et sans poignée bien marquée.
Pourquoi avoir fabriqué un arc d’une telle dimension ?

Il y a plusieurs raisons à cela :

– Le dos de l’arc est conçu sans technique apparente. Aucun cerne de croissance n’est suivi ni à l’horizontale, ni à la verticale. Il est donc fragilisé sur la partie la plus sensible de l’arc. La longueur et surtout la largeur qui semble superflue va au contraire diminuer le stress des fibres du bois qui va se répartir de façon plus ou moins homogène sur toute la surface du dos. Ainsi, grâce à cette matière supplémentaire les risques de rupture de l’arc sont diminués.
L’if, essence très élastique, semble moins apte à se rompre dès lors qu’il y a des défauts de conception.

– Plus un arc est grand, moins les branches plient à pleine allonge. Un arc plus court sera plus contraint à la même allonge. Il y a donc moins d’étirement sur les fibres du dos et moins de compression sur les fibres du ventre. Cette conception de fabrication peut générer des arcs très durables.
Il pouvait sans doute être allongé à 30 ou 31 pouces et tirer des flèches très loin. Il s’agit peut être d’arc de guerre, il en a les caractéristiques techniques. Son envergure suggère un usage dans un contexte environnemental plus dégagé qu’un sous bois forestier.
Un arc en if de cette dimension et séché dans les règles de l’art peut avoir une puissance supérieure à 100 livres (50 kg environ). Si le bois est vert sa puissance sera inférieure à 50 livres.

Les ligatures entourant la totalité de la surface de l’arc (sauf la poignée) ont une fonction encore mal déterminée. Le fragment d’arc retrouvé a conservé des bandelettes de 1 ou 2 cm de large en cuir cru enroulée et collée. Une deuxième ligature sans doute en tendons, disposée en croisillon a également été confectionnée autour de l’arc puis supprimée par l’artisan de l’époque !

Hypothèse :
Seul les négatifs et les traces de suppression de la ligature sont visibles sur l’artefact.
Il est possible qu’il s’agisse d’une idée de décoration géométrique que le fabriquant aurait abandonné par la suite.
Ces ligatures en cuir crue semblent également une sécurité qui maintiendrai l’arc en place lors d’une rupture due à la faiblesse du dos.

LES INSOLITES

Les arcs de caractère

Le robinier a souvent de nombreux défauts, comme l’osage, qui implique une approche du travail à faire différente et qui sollicite souvent tout le savoir-faire du fabricant.
Les cernes de croissance ondulent comme des vagues tandis que le grain du bois serpente comme une route de montagne, ponctuée de noeuds plus ou moins importants.
Tous ces défauts ne nuisent pas à la qualité du bois mais sont gérés de manière à pérenniser le bon fonctionnement de l’arc.
Le temps passé à leur conception est plus long mais génère des pièces uniques de factures complexes.

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